Invité à évoquer la grève des Bleus lors de la Coupe du monde en Afrique du Sud, Djibril Cissé a pointé du doigt le rôle de Patrice Evra.
Cinq ans après, l’épisode reste douloureux pour tous les participants. Et les langues se délient rarement lorsqu’il faut s’épancher sur le triste épisode du bus de Knysna, lors du Mondial 2010. Face à Raymond Domenech, le sélectionneur des Bleus en Afrique du Sud, Djibril Cissé a néanmoins accepté de donner sa version des faits sur le plateau de l’émission Touche pas à mon sport. L’occasion pour l’ancien attaquant d’exprimer ses regrets et d’insister sur le rôle de Patrice Evra, le capitaine des Bleus lors de la Coupe du monde.
"Tu sais à quel point je t'aime bien, mais il y a une chose que je n'ai pas très bien comprise, c’est pourquoi tu n'es pas sorti du bus ?", lui a tout d’abord demandé l’ancien sélectionneur. Et Cissé de rappeler le contexte. "À l’époque, ça faisait trois ans que je n’avais pas été sélectionné. Entre-temps, des groupes se sont faits, une unité s’est formée. Il y a des cadres qui étaient là, dont un capitaine (Patrice Evra) qui n’est pas d’accord avec ce qu’il s’est passé avec Nico (Anelka, exclu du groupe pour avoir insulté Raymond Domenech à la mi-temps du match face au Mexique)."
"Ce capitaine décide de taper du poing pour montrer qu'on est solidaires, même si pour moi il fallait le montrer sur le terrain, mais bon, a alors enchaîné Cissé. Il décide qu'on ne s'entraîne pas. Ça discute, certains ne veulent pas, mais on suit. "On ne réalise pas les répercussions, on est coupés du Monde... C'est après qu'on réalise. C'est vrai qu'aujourd'hui je m'en veux de ne pas avoir eu les couilles de réagir et de sortir du bus. D'abord pour l'amour que j'ai pour l'équipe de France. Ensuite pour moi, pour ma famille et pour la relation qu'on a (avec Domenech, ndlr)."
Pas loin de pleurer, l’ancien Marseillais a répété ses regrets, notamment vis-à-vis de Raymond Domenech. "Maintenant, c'est facile pour moi, une fois que c'est passé. Je ne suis pas fier d'avoir fait ça, surtout de vous l'avoir fait à vous...", lui a-t-il confié, avant que l’ex-sélectionneur le dédouane en partie, insistant sur le rôle des meneurs. "Ça ne m'étonne pas de lui... Je le connais, je sais comment il est. Moi, j'avais de la peine pour ceux qui, comme lui, ont été pris dans le piège. Il y en a pour qui je n'ai pas eu de peine", a en effet conclu Domenech.